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Tupiza et Salar d’Uyuni

A une heure de la frontière d’Argentine, nous avons fait une halte dans la petite ville de Tupiza, point de départ d’un tour de quatre jours dans le Salar d’Uyuni, bien décidés à faire des activités. Une balade de 4 heures à cheval s’invite. A la surprise, Awenna (7 ans) est montée sur un grand cheval, ce qu’on ne pourrait pas faire en France. Une balade digne d’un Far-West avec des paysages de couleur ocre.
Au lendemain, une petite mésaventure, aucun distributeur n’a accepté nos retraits d’argent. Alors, on est passé par Western Union ; mais une première transaction a été refusée car je n’avais pas mentionné mes trois prénoms. Le problème a été résolu en faisant la 2e transaction. Une bonne leçon à retenir pour le futur.
C’est parti pour 4 jours de 4×4 avec Hugo (chauffeur) et Hilda (cuisinière) ; un moment inoubliable que nous ne regretterons pas d’avoir fait, même si c’est onéreux. On a vu une magnifique faune (lama, vigogne, autruche, flamand rose, wallata et viscacha) et une flore variée (lagune, canyon, désert, montagne de plus de 6000 mètres, cactus…). En fin de parcours, nous avons traversé le mythique Salar d’Uyuni (désert de sel) où l’on s’est bien amusé à faire des illusions d’optique.
Après un tour de 1 100 km, nous sommes revenus à Tupiza pour y passer une nuit avant de rejoindre l’Argentine. On quitte la Bolivie, en ce 21 septembre, après avoir passé un total de 16 jours dans ce pays en haute altitude, proche du soleil.

Sucre

Teodora et Maria nous attendait au terminal pour nous emmener chez eux.
Pour la première fois depuis notre départ, nous dormons chez l’habitant durant 4 nuits. Une expérience inédite.
La famille CONDORI, Teodora (sourde) et ses deux enfants : Milka et Sebastian, Silvia (sourde) et Jorge sont frère et sœur. Ils habitent tous ensemble dans un trois pièces.
On a découvert la belle ville coloniale en leur présence.
Chaque soir, de nouveaux amis s’ajoutent à la liste. A la fin, nous étions nombreux pour visiter la “Casa de Liberta” (impressionnant lieu de la décision d’indépendance de la Bolivie, du Pérou et de l’Argentine), le parc d’attraction des dinosaures et la visite d’une école sourde (voir billet par ailleurs). Nolan et Awenna ont apprécié un moment de lecture à la bibliothèque de l’Alliance Française.
On quitte Sucre avec un pincement au cœur, la famille CONDORI nous as offert des cadeaux généreux (tee-shirt, foulard, boucles d’oreilles).

Audiologia

En ce vendredi 14 septembre 2018, le directeur Max Eloy Bejarno Zubela nous a ouvert la porte de son école en compagnie de la famille CONDORI.
“Audiologia”, créé en 1987 par Sandi, accueille 68 élèves sourds de la maternelle au lycée. Nous avons rendu visite à chaque groupe. L’école n’a lieu que le matin de 8h à 12h30, sauf pour les 22 lycéens qui vont en intégration l’après-midi.
Le directeur a mis en place un soutien scolaire du soir pour les enfants sourds n’ayant pas accès à l’éducation durant la journée (trop éloignés de l’école, ou bien aidant leurs parents).
En ce jour de fête, la Sainte Guadalupe, plusieurs personnalités sont venus rendre visite aux élèves. Nous avons donc rencontré Vladimir Juan Gonzales Romero qui représente la province Chuquisaca auprès de la fédération bolivienne (FEBOS). On lui a remis le drapeau “Sign Union Flag” , en explicitant le WFD de Juillet 2019 à Paris.

Potosi

A 700 km de Copacabana, nous avons voyagé de jour jusqu’à La Paz, pour ensuite circuler de nuit vers Potosi. Avec peu de choix sur le mode de transport, nous sommes arrivés à 4h du matin dans cette ville de mines d’argent. N’ayant pas trouvé d’hôtel pour nous accueillir au chaud, nous avons dormi dehors sur la Place du 10 Novembre par -2°C avec nos duvets (un clin d’œil à Cap Outdoor de Nantes). Après une journée d’organisation pour trouver le bon hôtel, nous avons dîné avec Julio, un sourd bolivien qui nous accueille pour 3 jours.
Chaque dimanche, les sourds se réunissent pour un match de foot, on a pu échanger avec eux.
L’intérêt de la ville est de voir les mines d’argent (encore en activité), mais on ne les a pas visitées car c’est fortement déconseillé au moins de 16 ans. Fort heureusement qu’il y a le musée de la “Casa Nacional de Moneda”, Julio a été notre guide. Il nous a expliqué l’histoire de la colonisation espagnole pour ramener l’argent en Europe. Un moment de tristesse et de révolte pour la Bolivie au XVIe siècle.
On le remercie de sa gentillesse pour nous avoir emmené jusqu’au terminal de bus, afin de rejoindre la famille CONDORI à Sucre.

Le Lac Titicaca

En ce début du mois de Septembre, nous arrivons à Puno, notre dernière ville du Pérou. Dans le bus de nuit, on aperçoit au lever du soleil, le magnifique lac en plein milieu des cordillères des Andes. Ce lac qui s’étend sur 8500 km² et se trouve à 3810 mètres d’altitude est partagé entre le Pérou et la Bolivie. Arrivés, nous repartons aussitôt pour une excursion de deux jours et une nuit auprès des îles du lac Titicaca (Uros, Amantani et Taquille).
Les îles Uros sont flottantes, eh oui ! Elles reposent sur des couches de roseaux de trois mètres d’épaisseur. ça a de quoi tenir les maisonnettes fabriquées aussi en roseaux (totora) !
Après avoir grimpé, dansé, mangé et dormi chez l’habitant à l’île d’Amantani, nous nous sommes baladés, et avons visité l’autre île de Taquille.
En ce 5 septembre, après avoir passé 29 jours au Pérou, il est temps de visiter la Bolivie.
Une nouvelle découverte pour les enfants au passage de la frontière avec des tampons sur les passeports, les échanges de monnaie (de Soles en Bolivianos), le passage de la ligne qui délimite les pays et le changement d’horaire.
On commence par la ville de Copacabana qui se trouve également au bord du Titicaca. Avec la cathédrale et le calvaire, cette ville est religieuse puisqu’on baptise même les voitures ! En cette période d’hiver, la plage, de type méditerranéenne, est désertique. Plus personne ne va nager, à part Nolan et Kenaïg qui sont les plus vaillants (ils sont restés au moins 20 minutes dans une eau à 9°C !). Ici, la nuit atteint -2°C. Eh oui, on est sur une chaine de montagne qui avoisine les 4000 mètres, et ça va durer encore 15 jours ! Brrr, heureusement qu’on a de quoi se couvrir…

Cusco, la ville Puma

La ville Cusco, appelée aussi Qosqo en langue quechua, est située à 3 200 mètres d’altitude. Pendant notre long séjour (9 jours avec le Machu Picchu), nous avons eu des journées ensoleillées qui amènent la chaleur car les nuits sont plutôt froides.
Le centre-ville s’est construit en forme de Puma par les Incas. L’animal Puma représentait l’un des trois symboles cosmologiques : le Kay Pacha (dans le monde où les humains vivaient).
Nous étions hébergés dans l’association Qosqo Maki, association tenue par une française depuis près de 50 ans ! Isabel a créé cette association dans le but de promouvoir la défense des enfants des rues. Chaque soir, la porte s’ouvre entre 17h et 21h. Les enfants peuvent participer aux activités proposées par les bénévoles (bibliothèque, projection de film, jeu de société, atelier de cuisine, activité plein air, etc.). Nolan, Kenaïg et Awenna ne se sont pas ennuyés durant ces moments très conviviaux.
Depuis le 6 août, jour de notre départ, c’est la première fois qu’on s’arrête aussi longtemps dans une ville et cela nous fait du bien ! On a pu se reposer et surtout rattraper les retards dans les devoirs !
Avant de partir pour Puno et le lac Titicaca, les enfants se sont permis de faire l’atelier chocolat. Mmmhhh !
Pour finir ce texte, nous remercions vivement Isabel qui nous a beaucoup expliqué la vie au Pérou. Et surtout, de nous avoir accompagnés jusqu’à l’arrêt de bus pour un dernier au-revoir.

Pour la photo de couverture, attention à ne pas confondre avec le drapeau arc-en-ciel de LGBT. Ce drapeau représente aussi la ville de Cusco, qui était la capitale des Incas.

Machu Picchu

En ce jour férié péruvien, la Santa Rosa de Lima, nous revenons tout juste d’un tour de trois jours dans la région d’Urubamba.
Lundi, nous sommes partis de bonne heure de Cusco pour faire une route de 6 heures. Arrivés à Hydroelectrica (centrale hydro-électrique), une marche initialement prévue de deux heures (12 km) nous attendait pour contourner le mont Picchu en suivant le rail. Partis à 14h, nous sommes enfin arrivés à 18h sous une pluie diluvienne ! Tout trempés, nous demandons un mini sèche-cheveux pour tenter de mettre nos chaussures à sec. Pari réussi.
Mardi, le grand jour est arrivé, la visite de l’une des 7 merveilles du monde moderne, le Machu Picchu.
Une montée en bus et, grandiose, le site éclairé par un splendide rayon de soleil nous laissait bouche bée. Surpris par ce lieu perché en haut de Huayna Picchu qui est très bien entretenu. Il a été délaissé par les Incas quand ils ont appris que les espagnols avaient conquis Cusco vers l’an 1540.
Découvert seulement en 1911 par un archéologue américain, la ville aux 1200 habitants a été construite aux alentours de 1435. Surprenant, pendant près de trois siècles, les ruines ne sont pas trop abimées par le temps.
De retour à Aguas Calientes par une descente de deux heures à pied, nous avons pris le train pour Ollantaytambo, un autre village Incas.
Pour le dernier jour de ce tour, mercredi, Luis (un chauffeur de taxi) nous a guidés pour visiter la vallée des Incas (Moray, Sal de Maras et Chinchero). Une vraie journée de découverte et d’apprentissage de la culture locale (labo agronome, village autochtone, marais de sel). A chaque étape, Luis parlait dans Google Traductor pour transcrire en français. A la fin du parcours, il nous a emmenés dans un marché artisanal où l’on nous a expliqué les étapes de fabrication de tissu (de la tonte de mouton au tissage des habits en passant par la colorisation). Nous y avons fait la rencontre avec un fille sourde, muette et autiste, elle s’appelle Roxana.

Canyon del Colca

Après une demi-semaine à Arequipa, nous sommes partis pour cinq jours dans la région de Caylloma. Quatre heures de route, plein de dos d’âne et des sommets avoisinant les 5000 mètres d’altitude, nous n’avons pas été ménagés par ce long voyage. La récompense vient avec cette vue splendide sur le Canyon de Colca. Sur le chemin de Coporaque, les lamas sont venus nous accueillir. Le soir, nous avons dormi dans la maison des Hobbits (digne du film des Seigneurs des Anneaux), plus précisément chez Mila, Steven (un breton) et Liam. L’accueil a été très chaleureux, Mila nous a beaucoup aidé pour préparer un trek de trois jours dans le canyon.

Sur la route pour Cabanacconde, point de départ du trek, nous avons assisté à une danse traditionnelle de la région et vu des Condors, MA-GNI-FI-QUE !
C’est parti pour un trek de 20 km… 7 km (1050 m de dénivelé négatif) le premier jour, 7,5 km (460 m) le deuxième jour et enfin 5,5 km (1060 m de dénivelé positif). Pour la montée vertigineuse, nous avons mis 5 heures !
De retour à Coporaque, on a fait une halte à Aguas Termales de Chivay pour nous baigner dans l’eau bouillante (38-40°C) venue de la montagne.
Marta, Jacinto, et leurs deux fils Rafael et Alex, nous ont hébergés dans leur habitation. Un moment de partage et de convivialité… Marta n’a pas hésité à habiller Soizick, Kenaïg et Awenna en costume traditionnel. Le lendemain matin, jour de notre retour à Arequipa, elle a emmené les moutons brouter de l’herbe en compagnie de nos enfants.
On quitte la région avec une vue sur le volcan toujours actif de Sabancaya.

de Lima à Arequipa

Pour rejoindre Arequipa, situé à 1000 km au sud de Lima, nous avons fait une halte de trois jours à Ica pour voir l’oasis et ses dunes d’Huaccachina. Un paysage qui ne reflète pas du tout le paysage péruvien. Que ça fait du bien de retrouver le soleil et la chaleur ! Nous en avions bien besoin, surtout après trois jours très frais à Lima. On a été ravi de faire du SandBoard (surf sur plage), les enfants avaient bien envie de faire des activités. Nous avons vu un magnifique coucher de soleil, c’est inoubliable !

Dans la nuit du lundi à mardi, nous avons pris un bus avec des couchettes. Franchement, il n’est pas très facile de bien dormir car ça bouge tout le temps, de toute façon ça permet de gagner une nuit d’hôtel.
Arrivés à Arequipa, avec un ciel bleu et des volcans autour, c’est notre coup de cœur. On apprécie vite la ville. Par chance, la fête d’Arequipa (fête de la fondation de la ville) a lieu le 14 et 15 août. On a pu assister à un défilé de costumes.
Nous n’avons pas l’impression de vivre dans une ville avec 1 million d’habitants et surtout à 2300 mètres d’altitude. Ici, tout est reposant . Il y a de nombreuses activités à faire et nous commençons dès aujourd’hui jusque samedi (le couvent Santa Catalina, le sanctuaire du Juanita, le mirador Yanahara et la visite d’une école des sourds).

LARA, Escuela de Lengua de Señas

Après un contact par WhatsApp avec le directeur de l’école, Esteban Ramirez, on s’est donné rendez-vous le 16 août directement au local situé à l’ouest d’Arequipa, dans le quartier écolier de Tahuaycani. LARA n’est pas tout à fait un établissement scolaire mais un intermédiaire entre école et centre de formation de/en Langue des Signes. On a assisté à deux cours dont :
– Langue des Signes aux parents avec la présence d’enfant sourd.
– Langue des Signes aux adultes
L’école-formation, créée par Esteban, qui est lui-même CODA *, a vu le jour en 2014 avec pour objectifs :
– d’améliorer la scolarité des enfants sourds
– de faciliter la communication de l’enfant sourd dans la famille
Actuellement les péruviens sourds sont (tous) intégrés dans la classe et il existe aussi des établissements spécialisés (même principe qu’en France). Comme beaucoup de jeunes n’ont pas de soutien individualisé, Esteban a voulu entreprendre des ateliers de Langue des Signes afin de l’associer à la langue espagnole déjà apprise à l’école.
Esteban, qui est aussi traducteur dans les écoles, nous explique que le prochain objectif est de créer une école de Langue des Signes pour répondre aux besoins des parents.
Durant ces moments, on leur a présenté deux livres (Viggo d’Inclood et Le petit garçon et la lune d’André Minguy). On a remis le drapeau « Sign Union Flag » en lien avec le Congrès Mondial des Sourds qui aura lieu à Paris en 2019, dont un des programmes est l’éducation.
Et pendant ces échanges, on a découvert que les péruviens sourds n’ont pas l’autorisation de conduire (en France, c’est depuis 1959 que les sourds peuvent conduire).
C’était un moment fort car nos enfants ont apprécié la rencontre avec les trois enfants sourds. Ils ont pu communiquer entre eux grâce aux cours de Langues des Signes Péruvienne.

* CODA, Children Of Deaf Adult (enfant de parents sourds).