Impressions sri-lankaises de PapyGaby

Sourires : c’est le maître mot !

Quotidiennement, cent fois, mille fois, un simple regard partagé déclenche le sourire. De l’enfant, bien sûr, toujours curieux et disponible pour communiquer ; du commerçant, évidemment, mais émis de si bon cœur qu’il serait bien mal venu de qualifier ce sourire de commercial ; des jeunes filles, avides de reconnaissance, ne mettant aucune retenue à leur sourire ingénue ; des jeunes hommes, prompts à tenter deux mots d’anglais ; de la famille entière, en promenade dominicale ; de la vieille femme, se tenant à la fraîche sur le pas de sa porte ; du pétillant driver de ‘tuk-tuk’, ne manquant jamais un dernier sourire avant de replonger dans la tumultueuse circulation ; du simple passant enfin, semblant tout naturellement disposé à cet échange si humain du regard et du sourire.
Cette heureuse disposition d’esprit s’inscrit-elle dans une philosophie, une psychologie, une culture ? Un si court séjour ne nous permet guère d’hypothèses… Cependant, nous pointons une pratique qui ouvre, à coup sûr, la potentialité de cette relation de proximité : le téléphone portable n’est pas greffé aux oreilles des Sri Lankais ! Comme ailleurs dans le monde, les mobiles sont présents, mais ici leur usage nous apparaît tout à fait raisonnable, loin d’atteindre le stade d’un envahissement isolant.
En conclusion de ce chapitre sourire et gentillesse, je paraphraserais bien le célèbre slogan touristique irlandais : “Vous êtes venus pour le Sri Lanka, vous reviendrez pour les Sri-Lankais !

Technologie au service du voyageur international.

L’objectif de notre voyage était d’abord pour revoir Emmanuel, Soizick et leurs trois enfants. Les billets réguliers postės sur leur blog nous rassuraient sur le bon déroulement de leurs quatre premiers mois de pérégrinations, déjà !
Nous les savions organisés et déterminés (une telle aventure exige évidemment d’avoir la tête sur les épaules) toutefois ils nous ont encore étonnés par leur débrouillardise, bien soutenue par la technologie. Sur ce point, notre époque est vraiment extraordinaire.
A condition d’en maîtriser l’usage, de multiples applications informatiques facilitent grandement aujourd’hui la vie du voyageur en milieu étranger.
En voici quelques exemples. Des sites comme Booking ou Airbnb offrent toujours un choix d’hébergement, à retenir pour l’heure suivante ou dans 6 mois. Des outils de traduction d’une langue à l’autre permettent de déchiffrer tout texte affiché et même de transformer une voix étrangère en français écrit  ; c’est rarement parfait mais c’est mieux que rien. Et puis, n’oublions pas Skype et surtout WhatsApp pour des échanges multimédia en temps réel avec parents et amis. Pour ces outils, une connexion Internet est requise. Parfois rapide, parfois poussif, Internet est heureusement implanté dans tous les hébergements au Sri Lanka.
Mais durant ce voyage, c’est l’appli “Maps.me” qui nous a le plus étonné car elle fonctionne sans connexion Internet ni réseau téléphonique. Elle nécessite seulement le téléchargement préalable d’une carte détaillée (et gratuite) du pays visité ; ensuite “Maps.me” utilise la fonctionnalité GPS du smartphone pour vous localiser et vous guider finement vers tout autre point choisi sur la carte. À maintes reprises, cette appli nous a été d’un grand secours pour atteindre nos hébergements ou des lieux de visites.

Communication en 3D

Et en plus, ils sont sourds ! ! ! Certes, nos oreilles nous sont souvent bien utiles mais il arrive qu’elles nous handicapent plutôt quand nous tentons désespérément un déchiffrage oral d’une langue étrangère. Dans ce contexte, le langage du corps s’avère beaucoup plus efficace ; et c’est précisément dans ce domaine que les sourds sont experts !
Dans une gestuelle éprouvée, Emmanuel a souvent pris l’initiative pour trouver un chemin ou obtenir un renseignement. Pour être juste, l’anglais maîtrisé par Maryvonne nous fut quand même bien précieux en certaines occasions. En fait, ces deux modes d’expression peuvent être qualifiés d’universels ; avec un avantage au gestuel dans la relation aux millions de personnes ne pratiquant pas l’anglais, en commençant par de nombreux sourds.
A Kandy, quatre jours durant, nous avons logé dans une famille dont les membres sont majoritairement sourds. Nous avons constaté comment la conversation gestuelle s’est rapidement révélée efficiente. En effet, beaucoup de paramètres de ce langage en trois dimensions sont ressemblants d’un pays à l’autre ; seul le vocabulaire demeure vraiment rattaché à chaque culture. Emmanuel nous dit que 3 jours lui sont suffisants pour intégrer le vocabulaire courant d’un groupe étranger. Au final, une langue des signes internationale prend corps ; ainsi sur notre court séjour nous avons assisté à des échanges animés entre sourds sri-lankais, allemands, finlandais, australiens, néo-zélandais…